La crue du Rhône des premiers jours de décembre 2003 a été particulièrement rapide, tant par la vitesse de montée des eaux, que par la hauteur atteinte, qui la classe parmi les plus importantes connues.

En moins de 30 heures, le fleuve a vu son débit multiplié par 4.

Depuis les travaux d'aménagement du Rhône, la population se croyait à l'abri des grandes crues du fleuve, qui avaient marqué les époques passées. Une vague de contestation s'était même levée lors des grands travaux de construction de la station de pompage, réalisés pour protéger l'intra-muros. Ils étaient jugés inutiles, vu les aménagements de la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) et la régulation du fleuve par les barrages.

Il est vrai, que depuis 1963, il n'y avait plus eu de grande crue jusqu'à celles de 1993 puis 1994.

La mémoire collective restait, tout de même, marquée par les crues imposantes de 1840 et 1856, d'une part et par celle plus récente de 1956.

En 2003, le niveau était impressionnant et la ville a été bien protégée par l'ensemble des stations de pompage et la mise en place des batardeaux sur les portes, ainsi qu'aux poternes.

Vu du rocher des Doms, il n'y avait plus qu'une étendue d'eau des remparts de la ville jusqu'à Villeneuve les Avignon. Côté Rhône, seule la porte de l'Oule était restée ouverte, grace à une digue réalisée, permettant un accès au pont Daladier. Entre les portes de l'Oulle et Saint Dominique, l'eau suintait à travers les remparts jusqu'à plus de deux mètres de hauteur. A la poterne Saint Lazare, l'eau atteignait le haut de celle-ci.

Belle réalisation, que celle de Violet le Duc, avec ses contreforts intérieurs le long des remparts, réalisés suite aux inondations de 1856. Peut-on imaginer la situation de la ville, face au fleuve roi, sans sa ceinture de fortifications !

Les crues du Rhône ont à toutes les époques été un fléau pour Avignon. Dans les écrits on en trouve trace, d'une façon certaine, jusqu'au XIIème siècle, la plus forte mentionnée étant celle de 1570.