En 1947, Jean Vilar est convié, suite à une rencontre avec le poète, René Char, à venir en Avignon pour monter un spectacle dans la cour d'honneur du Palais des Papes.

Les dimensions de cette cour lui font peur et il est prêt à refuser, mais sur l'insistance de la demande il propose de présenter, dans un décors dépouillé, (la taille du décors naturel est déjà auto-suffisant à son avis), trois créations : Richard II de Shakespeare, La terrasse du Midi de Maurice Clavel et Tobie et Sara de Paul Claudel, trois œuvres hors du répertoire classique.

Ce sera la « Semaine d'art en Avignon ». Les pièces seront représentées sept fois chacune dans les trois lieux : Cour d'honneur du Palais des Papes, Verger d'Urbain V et Théâtre municipal.

Il reviendra, les années suivantes avec une troupe de jeunes acteurs dont certains feront partie des plus grands noms du théâtre et du cinéma. Déjà la première année on peut citer Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Silvia Montfort, Bernard Noël, Alain Cuny, Jean Leuvrais, Germaine Montero, Beatrix Dussane, Léone Logarède, Jean Négroni.

En 1951, Jean Vilar est nommé, par Jeanne Laurent, à la direction du TNP (Théâtre National Populaire), avec lequel il viendra jouer jusqu'en 1963. C'est en 1951 que Gérard Philippe rejoindra Avignon, en 1964, Philippe Noiret.

Le thème central du festival, depuis son origine est la création. D'un autre côté, Jean Vilar le veut populaire, il veut le faire sortir de la caste élitiste et diffuse largement dans les réseaux des mouvements de jeunesse, dans les comités d'entreprise. Des débats sont organisés, le festival prolonge sa durée, jusqu'à occuper tout le mois de juillet.

En 1966, à l'initiative d'André Benedetto, avec le théâtre des Carmes, se crée un festival « Off ». Celui-ci va rapidement regrouper un certain nombre de troupes et prendre une dimension qui obligera Jean Vilar à revoir le « devenu In ». Il va installer d'autres lieux de spectacles, dont le premier sera le Cloitre des Carmes, suivi du Cloitre des Célestins, puis des Pénitents Blancs.

1968, sera aussi pour Avignon année de contestations. Maurice Béjar et Gérard Gelas contestent de concert dans la cour d'honneur du Palais des Papes, l'interdiction de la pièce de Gérard Gelas, La Paillasse aux seins nus, qui devait être jouée dans le cadre du « Off ».

En 1971, c'est la disparition de Jean Vilar, qui sera remplacé par Paul Puaux.

A partir de 1980, le festival devient national, Bernard Faivre d'Arcier en prendra la direction et continuera l'action d'ouverture du festival à d'autres disciplines, initiées par Jean Vilar avec Maurice Béjart et son Ballet du XXème siècle. D'autres lieux seront ouverts aux spectacles. Le « In » va déborder les limites de la ville avec des représentations données sur Boulbon, dans les carrières, Villeneuve les Avignon, à la Chartreuse, Vedène, Le Pontet, Montfavet et même Cavaillon.

Le « Off », de son côté continue à prendre de l'importance, de nouvelles troupes viennent arrivent. Au décès de Jean Vilar, le « Off » comptait 38 spectacles, le nombre ne cesse de croître. Depuis longtemps tout ce qui pouvait recevoir du public est investi par les troupes du « Off ». Comme pour le « In », les lieux débordent largement les limites de la commune. En 2013, ce sont plus de 900 troupes, présentant pas moins de 1200 spectacles, qui seront présentes.

On joue, en Avignon, autant dans les rues que dans les salles, avec pourrait-on dire, nuit et jour, des parades de présentation des spectacles. Pendant un mois la ville n'est qu'une immense scène de théâtre : Le « In » avec ses spectateurs, ses représentations programmées longtemps à l'avance, son ordonnancement. Le « Off » avec ses troupes arrivant de tous les horizons, un désordre bien étudié, ses fans, mais surtout des espoirs de se vendre pour une tournée. Il est en fait un immense plateau de présentation, où les professionnels viennent faire leur sélection, pour l'année qui suit.