Tour des Remparts
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Vue des remparts depuis le pont DaladierAvignon peut être fière de sa ceinture de remparts du XIVème siècle, mais celle-ci est la survivante des trois principales ceintures qui ont protégé la ville à travers le temps.

Un premier rempart avait déjà été érigé à l'époque romaine. De cette première construction du premier siècle ne restent que quelques vestiges épars, grâce aux recherches de Sylvain Gagnière nous savons aujourd'hui que son parcours suivait approximativement les rues Petite Reille, des Grottes,Racine, Bouquerie, Collège d'Annecy des Etudes, Crucifix, du Four de la Terre, du Chapeau Rouge, de l'Oriflamme, Sorguette, pour revenir vers le rocher aux alentours de la chapelle des pénitents noirs.Entre la porte de l'Oulle et la porte du Rhône

Plus récemment, vers la fin de l’empire romain, une autre enceinte plus réduite avait été construite.

Au XIIème siècle, une nouvelle double enceinte a été construite, deux murailles avec des fossés, d'une forme presque rectangulaire, comme l'enceinte romaine. Après le siège d'Avignon et la prise de la ville, Louis VIII en fait abattre une grande partie et combler les douves.

Quelques années plus tard sont construites les murailles du XIIIème siècles, plus vastes que les précédentes, suivant les rues actuelles de Grande Fusterie, Joseph Vernet, Henri Fabre, des Lices, Philonarde, Paul Saïn, Campane et des Trois Colombes. Ce sont celles dont le plan de la ville laisse le plus de marques de leur traçé. En plus, leur parcours est marqué par le nom des lieux : Le Chatelet de péage du pont Saint BénézetPorte Eyguière, actuelle porte du Rhône, Portail Pertus à la hauteur de la rue Saint Etienne, portail Saint Agricol ou du temple, en bas du parvis Saint Agricol, Portail Bienson vers la rue d'Annanelle, Portail l'Evêque vers la rue Saint Charles, Portail Boquier juste avant la rue de la république, Portail du Pont-Fract à hauteur de la place des Corps Saint, Portail Magnanen à hauteur de la rue Pétramale, Portail Peint au début de la rue Philonarde, Portail Matheron à hauteur de la rue de la Carnot et Portail des infirmières au départ de la rue du même nom.La seule tour exagonale des remparts

C'est entre 1355 et 1370 que seront construites, par Juan Fernandez de Heredia, les murailles actuelles, sous l'impulsion du pape Innocent VI. D'une longueur totale de 4,3 km elle sont réalisées pour protéger la ville qui déborde alors de ses précédentes enceintes et qui subit des attaques répétées des grandes compagnies qui sévissent abondamment à cette époque.

Cette nouvelle ceinture avait à l'époque une hauteur de 8 mètres avec des douves de 4 mètres alimentées en eau tant par la Sorgue que par la Durance. L'accès à la ville se faisait par sept portes avec pont-levis. La protection était assurée par une série de 35 grandes tours doublées de 50 autres tours plus petites tout au long du parcours.  Les sept portes d'origine sont les : Porte Limbert, détruite en 1896 pour faire place à la brèche actuelle, Porte Saint Michel, Porte Saint Roch, Porte de l'Oulle, qui sera détruite en 1900 pour faire place à la brèche actuelle, Porte du Rhône, Porte de la ligne, Porte Saint Lazare. A ces portes ont été ajoutées, au cours des siècles, Huit autres ouvertures ou brèches : La porte d'accès à l'université d'Avignon et la porte d'accès aux anciens logements de la caserne Chabran, toutes deux certainement ouvertes tardivement dans des tours, la Porte de la République, brèche ouverte en 1855, revue en 1863 par Violet Le Duc, Les portes Saint Charles, Magnanen, Saint Dominique brèches ouvertes en 1902, la porte Saint Joseph, ouverte dans une tour en 1965 et toute dernière la Porte du Rocher, double arcade percée dans le rocher en 1974 pour permettre un accès au parking du Palais des Papes.
Ces remparts ont survécu malgré de nombreuses décisions de démolition au cours des siècles. orte Saint Michel vu de l'intérieur

 

Le XIXème siècle sera, mis à part les destructions par la force du Rhône, la période où les velléités de destruction auront été les plus virulentes. Cette époque considérait le XIIème comme une période sombre et sans intérêt d'une part, d'autre part et en conséquence, voyait dans ces remparts une entrave au bon développement de la ville. C'est cette vision qui poussera le maire Gaston Pourquery De Boisserin à démolir les portes de l'Oulle et Limbert en 1896 malgré le classement comme monument historique. Grâce à l'intervention d'Esprit Requien et le soutien de Prospert Mérimé, on évitera de voir les remparts servir de remblais pour la construction de la nouvelle voie ferrée du PLM qui devait se situer du côté des allées de l'Oulle et recueillait l'approbation du conseil municipal de l'époque qui voyait dans cet ouvrage une zone de défense efficace contre les crues du Rhône.La porte de la République
Au contraire, pour permettre une défense efficace contre les débordements du fleuve roi, suite à la grande crue de 1856, Prospert Mérimé fait construire, par Violet Le Duc, le contre rempart intérieur qui trouvera son efficacité lors de la dernière grande crue de 2003. De la même façon, les travaux de stations de pompage, tant décriés à l'époque, réalisés par le maire Heni Dufaut, permirent d'éviter de voir la ville noyée dans les eaux de ses égouts comme à chaque crue précédente. 

Les inondations de 2003

Il faut avoir vu, comme lors de la grande crue de 2003, l'eau suinter à travers les joints des pierres, jusqu'à plus de 2 mètres de haut, le long des remparts, entre la porte de l'Oulle et la porte Saint Dominique, pour se rendre compte de la hauteur d'eau qui aurait envahie la ville sans ces protections.

Les inondations de 2003

Les barrages sur le Rhône et sur la Durance n'ont pas pu vraiment réguler leurs caprices.

Il reste beaucoup de travail pour continuer à réhabiliter cette superbe muraille. Il serait souhaitable de voir disparaître totalement ces parkings qui restent encore sur toute une partie ainsi que les stationnements, le long des remparts à l'intérieur. Un projet de tramway est en cours, la création de ces lignes devrait remodeler le paysage, souhaitons que celà permette, dans le même élan, de mettre complètement en valeur un patrimoine unique.



Réalisation : Photos et textes : Michel Bonnefoy ou voir signature photo.
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19 Avril 2024 01:41:37
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